Leurres

« (…) Des bas-reliefs de chiens maquillés aux couleurs des murs du palais défraîchi qu’est l’Hôtel de Craon. Le décor bourgeois devient camouflage tactique. Au repos comme sur leurs gardes, ces chiens sont des Leurres. Les grilles de métal qui les accompagnent protègent autant qu’elles enferment : les serrures sont-elles ouvertes ou fermées ?

Les chiens sont-ils dehors ou dedans ?Hagards, ces rôdeurs ramènent à l’histoire ancienne de l’Hôtel de Craon qui, après avoir été le refuge d’un cercle d’esthètes amoureux des arts puis occupé par les Nazis est devenu un commissariat. (…)

Mais les maîtres partis et les cellules vidées, de quel ordre ces chiens abandonnés sont-ils encore gardiens ? L’espèce canine, aussi inoffensive qu’elle puisse sembler, ne s’affranchit pas de la polarité autorité-soumission »

Extrait de texte de Camille Minh-Lan Gouin

© Céleste Richard-Zimmermann | 2025